Le décor « Bleu et blanc » est incontestablement au cœur de l’histoire mondiale de la céramique. Depuis les premières porcelaines chinoises arrivant au Moyen-Orient puis en Europe jusqu’aux propositions des potiers persans et des faïenciers européens, le goût du décor peint ou imprimé en bleu de cobalt ne s’est pas démenti jusqu’à nos jours. Il illustre l’histoire des échanges culturels, entre hybridation et globalisation.
L’arrivée de la porcelaine chinoise décorée en bleu de cobalt, d’abord au Moyen-Orient puis en Europe, forme incontestablement l’un des bouleversements majeurs de toute l’histoire de la céramique ! Terres siliceuses persanes, faïences de Delft, porcelaines de Meissen ou décors imprimés en faïence fine anglaise : l’influence orientale est dominante, le bleu cobalt omniprésent.
Cette histoire, largement documentée dans les collections du Musée Ariana et consacrée par une salle entière de l’exposition de référence, illustre la richesse et la diversité des échanges culturels et commerciaux entre l’Extrême-Orient, le Moyen Orient et l’Europe.
L’engouement des potiers perses, puis des cours européennes pour ce mystérieux « or blanc » ira croissant et les exportations de porcelaines exploseront de manière exponentielle.
La séduction du bleu et blanc chinois dans l'évolution de la céramique, à travers le temps et les lieux, se poursuit jusqu’à nos jours. De nombreux artistes ont exploré ce thème, s’aventurant bien au-delà des seuls arts décoratifs et appliqués. En 2015, le Musée Ariana avait d’ailleurs organisé l’exposition « My Blue China » – en partenariat avec la Fondation d’entreprise Bernardaud de Limoges et son curateur Laurent de Verneuil – qui mettait en scène treize artistes contemporains de renommée internationale.
Les céramistes contemporains n’ont pas échappé à l’engouement de l’utilisation du cobalt et de l’or blanc tout en exprimant leur art de manière décalée et critique. L’Ariana possède quelques pièces de ce registre, particulièrement celles créées par Paul Scott, Caroline Slotte (détail de l'image), Brendan Tang et Bouke de Vries. Et, surprise, une peinture de Jan de Vliegher s’inspirant d'une vitrine bleu et blanc du Victoria & Albert Museum à Londres, orne aussi un mur de notre institution.
Photo Cécile Togni
Œuvres de cette histoire
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