Bol, dit kâse

La rosace de fleurs et boutons ornant le fond de ce bol est un décor floral typiquement iranien (CENTLIVRESDEMONT 1975, p. 10, fig. 10, 13 et 26), récurrent dans la production des ateliers de Meybod. Les décors géométriques sont souvent associés aux motifs végétaux : le tâj-e nosrat (« arc de triomphe ») en est un bon exemple (CENTLIVRES-DEMONT 1971, p. 42, 45, fig. 58, p. 117). Ce bol est la seule pièce de la collection à comporter plusieurs signatures. Les différents noms distinguent vraisemblablement le potier de l'auteur du décor. Il s'agit là d'une pratique selon laquelle plusieurs céramistes interviennent sur un même objet. À Meybod, au XXe siècle, les choses changent : un seul potier réalise des centaines de pièces par jour, ce qui va d'ailleurs engendrer une baisse de qualité dans l'exécution des décors dont les motifs sont tracés à la hâte dans une optique de rentabilité (ibid. 1971, p. 48, 60, 64 ; ibid. 1975, p. 5). L'emploi du vert pour ce bol est inhabituel, puisque la grande majorité des céramiques de la fin du XIXe siècle de la collection Centlivres-Demont est monochrome. Un émail noir brun était parfois utilisé pour les filets ou pour délimiter les panneaux. Le jaune est utilisé dès la fin des années 1940. Il faut cependant attendre le début des années 1960 pour voir apparaître sur les pièces la couleur rouge. Mais les décors polychromes restent rares dans la céramique de Meybod, où le bleu et blanc a longtemps été privilégié.