Descriptif de l'œuvre
Notice
Cette soupière monumentale en faïence fine de la manufacture Baylon à Carouge impressionne par ses dimensions (48,5 cm de hauteur par 55cm de diamètre !) et par son iconographie patriotique. Elle est signée Hubert Charlier et datée 1827 ; il s’agit probablement d’un cadeau de mariage, comme l’indique la présence d’écussons avec les lettres « H » et « C » sur le couvercle. Il faut rappeler que la soupe est au menu de toutes les tables au 19e siècle.
Joseph-Hubert Charlier (1783-1844) est un tourneur originaire de Namur qui passa près de quarante ans au sein de la manufacture de Carouge.
Les scènes sont imprimées en grisaille. Elles représentent des scènes et des héros de l’histoire suisse, tels que Guillaume Tell ou Arnold de Winkelried. Sur le couvercle, on trouve neuf armoiries de cantons suisses. En plus des scènes historiques, des vues de villes suisses : « Aarau », « Berne », « Neuchâtel », « Lausanne », « Genève » sont illustrées, de même que le « Nouveau pont sur l’Arve près de Carouge », un ouvrage élaboré en 1811, qui reliait la ville de Genève à la ville de Carouge. Le Musée Ariana conserve une partie des plaques de cuivre gravées par Pierre Escuyer (1749-1834) qui ont servi aux impressions.
Le flanc de la soupière est orné de six têtes de bélier en relief; le couvercle est agrémenté de six mascarons ; il est surmonté d’un gland jaune à cupule verte, contrastant avec le gris-verdâtre des illustrations.
À l’époque de la réalisation de cette soupière, les Baylon avaient établi leur manufacture de faïence fine à Carouge : « Baylon & Cie » ; c’est Jean-Abraham II Baylon qui en était le directeur. Un carnet manuscrit est parvenu jusqu’à nous, rédigé principalement par Antoine Louis Baylon, probablement, avec les essais et recettes qu’il a pu recueillir auprès de son père Jean-Abraham II et son beau-père Antoine Franck. Lors de sa visite de la manufacture en 1836, Alexandre Brongniart, indiqua que « le four est ce qu’on appelle four carré, ou demi-cylindre couché, assez haut, avec un foyer portant très en avant », permettant de réaliser de grandes pièces.
La faïencerie Baylon perdura jusqu’en 1879. Outre le Musée Ariana, le Musée de Carouge conserve une importante collection de faïences carougeoises, modestes mais attestant d’une manufacture de qualité.
faïence fine, décor imprimé et peint en violet-noir sous couverte, décor moulé et appliqué, prise rehaussée de vert et de jaune sous couverte
haut.: 48.5 cm
diam.: 55 cm
N° inventaire
001011
Plus d'informations
Don Société auxiliaire du Musée, Genève, 08.1902
Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:
Expositions
« De l'immense au minuscule : la virtuosité en céramique (du 23.11.2005 au 9.03.2006, prolongé jusqu'au 27.07.2006, Sèvres, Musée national de Céramique) », Sèvres, 01.01.2005 -
« Trésors de la faïence fine de Carouge, Musée de Carouge, 29.01 au 01.04.2007 », Carouge, 29.01.2007 - 01.04.2007
« Un siécle de mécénat. Les cent ans de la Société des Amis du Musée », Genève, Musée d'art et d'histoire, 13.06.1997 - 18.01.1998
Bibliographie de l'œuvre
Dumaret Isabelle et alii, Arts à Carouge: céramistes et figuristes. Dictionnaire carougeois tome IV A, Carouge, 2006, p. 47, ill. 24 (repr n/b de l'objet); p. 46, ill. 23 (vignettes gravées des cantons) (Oeuvre)
d'Albis, Antoine et alii, De l'immense au minuscule, la virtuosité en céramique, Réunion des Musées nationaux, Paris, 2005, pp. 128-133 (repr. de l'objet et description) (Oeuvre)
, Genève, 1938, p. 162 (Oeuvre)
, p. 9, pl. I. 4. (Oeuvre)
Autres œuvres du même auteur
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