Carreau de revêtement

Ispahan, 2e moitié 16e s. ou 1ère moitié 17e s.
MM-288576
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Descriptif de l'œuvre

Typologie
« A la ligne noire »
Notice
Le carreau est peint aux émaux polychromes en relief, cernés à l'oxyde. La technique des émaux cloisonnés dérive de la technique développée dans le monde islamique - notamment dans le domaine architectural-, consistant à séparer par un trait d'oxyde noir les différents émaux afin d'éviter que les couleurs ne se mélangent. La technique consistant à séparer les différentes couleurs par un trait de chromite faiblement vitrifié rappelle la technique espagnole de la cuerda seca (littéralement « corde sèche »), développée dès le Xe siècle, dans laquelle l'oxyde de manganèse est mélangé à un corps gras disparaissant à la cuisson (PORTER 2011, p. 112). Les premiers décors réalisés selon ce procédé sont composés de motifs géométriques et végétaux (PHILON 1980, p. 38 et fig. 111 p. 53), mais des animaux et des figures humaines sont également représentés grâce à cette technique qui permet une grande précision du trait et offre une riche palette de couleur. Ce carreau ne constitue donc qu'un fragment d'un décor beaucoup plus vaste, s'inspirant probablement de l'art de la miniature sur papier ou de la tapisserie. En Transoxiane, des carreaux sont décorés dans cette technique aux XIVe et XVe siècles, notamment dans le Shâh-e Zende à Samarkand (PORTER V. 1995, p. 15, 18, 68-72). Mais elle est aussi utilisée sous les dynasties timourides et safavides, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des édifices. Les carreaux de revêtement des palais d'Isfahan sont peints à la ligne noire. Ce type d'ornement se perpétue et s'étend jusqu'en Turquie au XVe siècle et durant la première moitié du XVIe siècle (PORTER V. 1995, fig. 90, p. 101 et 102, et article Charlotte Maury p. 227). De même, on trouve ce type de polychromie avec une dominante jaune aussi bien en Iran qu'en Transoxiane. Quelques exemples sont révélateurs de la transmission du savoir-faire technique et des motifs au sein du monde musulman. Au British Museum, un carreau moghol du XVIIe siècle, sans doute indien, comporte un ornement floral sur un fond émaillé en jaune ocre (PORTER V. 1995, fig. 83, p. 91). Il n'est pas sans évoquer un carreau du Victoria and Albert Museum (IS.76&A-1898, attribué au Panjab, Pakistan, vers 1650). Enfin, dans cette même collection, citons un exemple iranien (1891:1, 2-1897), réalisé vers 1600, avec des oiseaux et un lièvre.
pâte siliceuse, décor "à la ligne noire" aux émaux polychromes
haut.: 23 cm larg.: 23.5 cm ép.: 2.5 cm
N° inventaire
AR 05388

Plus d'informations

Achat, 05.04.1968

Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:

Expositions
« Terres d'Islam. L'Ariana sort de ses réserves II », Musée Ariana, Genève, 28.02.2014 - 31.08.2014

Le musée possède des variantes de cette œuvre

Bibliographie de l'œuvre

Schumacher, Anne-Claire (dir.), Terres d'Islam: les collections de céramique moyen-orientale du musée Ariana à Genève, [exposition Genève, Musée Ariana, 28 février - 31 août 2014], 5 Continents Editions, Milan, 2014, p. 112, 113, coul., n° 95 (Oeuvre)

Bibliographie des variantes de cette œuvre

PORTER Venetia, Islamic Tiles, British Museum Press, London, 1995, p. 78, coul., n° 73 (Comparaison)