Coupe, dite dûrî

Les pièces de Nâïn – un important centre de production céramique au centre de l’Iran (province d’Isfahan) – étaient connues à Meybod bien avant l’arrivée de Qanbar en 1894. Le mot khâni, qui qualifie ce décor, signifie « seigneur » (CENTLIVRES-DEMONT 1971, p. 19, 21, 43, 46). Cette bordure n’est pas sans rappeler les motifs géométriques des pièces chinoises dont s’inspire le Willow Pattern anglais qui va influencer à son tour le gombad (voir No AR 2011-275) à Meybod. Mais avec ce dernier, la bordure complexe d’origine est remplacée par une simple bande bleue ou des filets. Sur cette coupe, au contraire, on ne conserve que la bordure sur l’aile, tandis que le paysage du fond disparaît pour faire place à une rosace typiquement persane renfermant une inscription. Plusieurs oeuvres de la collection comportent des inscriptions (voir No AR 2011-247), généralement des dédicaces où le nom du commanditaire est parfois suivi de quelques vers d’un poème (ibid. 1971, p. 48). Elles se situent le plus souvent à un endroit visible comme sur le fond de la pièce, alors que la date et la signature du potier sont communément apposées sur le revers ou la base. Cet ornement rappelle la composition des décors que ‘Alî Mohammad réalise sur deux coupes (No AR 2011-271 et AR 2011-259), ainsi que la pièce d’Abû al-‘Qâsem (No AR 2011-241), toutes trois réalisées dans les ateliers de Nâïn à la fin du XIXe siècle.