Coupe, dite pošqâb

L'appellation de ce décor, moharamât, signifie littéralement « interdit » ou « prohibé » (CENTLIVRES-DEMONT 1971, p. 44 et 114, fig. No 33 et 34). Le damier qui sépare les panneaux n'est pas sans rappeler les décors plus élaborés tels que la combinaison du kamar et du kûdâr kherâshî par exemple, où les potiers utilisent ce même procédé (voir No AR 2011-144 et AR 2011-174). Le compartimentage du décor a une double origine : d'une part, les pièces d'orfèvrerie persanes présentent des compositions similaires ; et d'autre part, il y aurait là une influence chinoise. Le vase du XIVe siècle du Fitzwilliam Museum de Cambridge (RAWSON 1984, p. 128-129, fig. 114), avec ses cartouches polylobés renfermant des motifs végétaux et son bandeau de pétales de lotus, est un bel exemple des porcelaines chinoises bleu et blanc d'époque Yuan susceptibles d'avoir inspiré ce type de décor compartimenté. Le filet brun imite également la porcelaine de Chine d'époque Kangxi (1662-1722) que les potiers iraniens ont concurrencée dès l'époque safavide (voir No AR 12496), adaptant librement ses motifs. Les pièces créées à la fin du XIXe siècle à Meybod sont très probablement le fruit de ces influences passées.