Coupe

Sur le fond de la coupe décoré au lustre se détache un cavalier. La queue de sa monture est nouée, conformément à l'usage de l'époque et son harnachement ouvragé; ces détails donnent à penser que nous sommes ici en présence d'une figure princière.
Des inscriptions poétiques en persan courent sur la lèvre et ponctuent les parois de l'objet. La céramique à décor de lustre métallique produite à Kâshân par des artisans chiites a été rapprochée de la poésie mystique. La graphie employée ici est de type nashki, terme désignant les écritures cursives qui apparaissent au 10e siècle dans la région.

La coupe au cavalier affiche une intégrité a priori parfaite. Son aspect de surface sème cependant le doute sur sa condition. Les glaçures sont d'une couleur jaunâtre, leur surface rugueuse; des surpeints anciens sont étalés sur de larges zones. La forme des objets est étrangement irrégulière, marquée par des saillies ponctuelles, alors même qu'une céramique façonnée au tour devrait présenter un profil continu. Cette coupe est en fait constituée de quatre-vingt-quatre tessons. Après démontage, seize groupes ont été identifiés, se rapportant à autant d'objets céramiques distincts. Les fragments, retaillés pour l'occasion, se différencient par l'épaisseur, la courbure, le décor, l'apparence de l'émail et du lustre.