Descriptif de l'œuvre
Dès le 17e siècle, les figurines céramiques japonaises connaissent un large succès à l’exportation. À partir de la fin des années 1860, la restauration de Meiji et l’ouverture du Japon au monde conduisent au renouvellement de cette vogue, notamment à travers les créations de styles Imari et Satsuma. En Occident, les grandes expositions deviennent la vitrine de l’art et de l’artisanat japonais et démocratisent l’intérêt pour les bibelots que représentent ces figurines. Les pièces de type Satsuma offrent un large répertoire thématique, richement orné, qui séduit le public étranger. Revers de la médaille, ce succès aboutit à une production de masse, souvent décriée. La pièce ci-contre constitue toutefois un exemple qui surpasse les qualités techniques et artistiques de la plupart de nos figurines anthropomorphes. Le dresseur de singe (sarumawashi), perçu comme amuseur de rue, fait partie de la culture japonaise au moins depuis le 12e siècle. À la cour impériale de Kyōto, puis sous le shogunat d’Edo, la danse des singes appartenait cependant aux rites religieux solennels du nouvel An. À partir du 17e siècle, cette tradition se popularise et entre peu à peu dans le domaine profane, devenant une attraction caractéristique en cette période de l’année.
Notre figurine illustre cette coutume, avec des motifs symboliques – grues en origami et jeunes pousses de pin – rattachés autant au nouvel An qu’à la longévité. Le personnage arbore d’ailleurs sur son foulard un kanji, qui correspond à l’écriture simplifiée de l’idéogramme ≪ 壽 ≫ : ≪ longue vie ≫. Cette inscription pourrait d’ailleurs aussi se référer à l’auteur de la pièce, Chin Jukan XII, dont le nom s’écrit ≪ 沈壽官 ≫.
Plus d'informations
Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:
Bibliographie de l'œuvre
Stanislas Anthonioz (dir.), Ana Quintero Pérez (dir.) et al., Chrysanthèmes, dragons et samouraïs : la céramique japonaise du Musée Ariana [exposition : Musée de l'Ariana, 11 décembre 2020 au 9 janvier 2022], Georg, Genève, 2020, p. 382-384, ill. 180 ()
Sidler Godefroy, Inventaire descriptif des Collections de l'Ariana dressé par Godefroy Sidler au 31 décembre 1905 [manuscrit], Genève, 1905, p. 83 (Oeuvre)
Bibliographie des variantes de cette œuvre
Jahn, Gisela, Meiji Ceramics. The Art of Japanese Export Porcelain and Satsuma Ware. 1868-1912, Arnoldsche, Stuttgart, 2004, p. 145, fig. 67 (Comparaison)
Klein, Adalbert, Virey, Aude, La céramique japonaise. Le guide du connaisseur, Office du livre, Fribourg, 1984, p. 177, fig. 215 (Comparaison)
Takeshi Nagatake, Japanese Ceramics from the Tanakamaru Collection, The Metropolitan Museum of Art (New York), New York, 1979, Fig. 22 (Comparaison)
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