Plat, dit plato con umbo

Séville, 1525-1550
MM-281066
Image HD
Commander l'image en HD

Descriptif de l'œuvre

Typologie
« Hispano-moresque, Lustre »
Notice
Les plats à ombilic (dont le centre présente une saillie arrondie) s’inspirent de l’orfèvrerie et de ses décors en relief, traités au repoussé. À l’époque, des motifs décoratifs identiques se sont ainsi simultanément côtoyés sur les vaisselles métallique et céramique. Très en usage aux XVIe et XVIIe siècles, les plats à ombilic ont été produits par les potiers de divers centres des royaumes d’Aragon et de Castille. Si une grande majorité est aujourd’hui attribuée aux ateliers valenciens de Manises et Paterna, on en trouve également des exemples originaires de Reus, Séville ou encore Barcelone. L’ombilic est parfois entouré de caractères pseudo-épigraphiques, empruntés à l’écriture gothique. Plus ou moins fantaisistes, ces derniers occupent une fonction purement décorative, qui rend vaine toute tentative de traduction (il existe cependant aussi des pièces portant de réelles inscriptions ou abréviations latines). Les solfas (points et traits parallèles serrés rappelant des « notes de musique »), répétées ici en trois registres superposés sur le marli, sont employées comme ornements de remplissage. Selon Anthony Ray, il s’agirait d’une schématisation de feuilles de vigne ou de maille textile (Ray, Spanish Pottery, 2000, p. 90-91). François Amigues a quant à lui avancé l’hypothèse que ce motif, apparu au Moyen-Orient aux XIe-XIIe siècles, puisse reproduire une fausse épigraphie arabe (Amigues, "Permanences de la tradition islamique dans la céramique médiévale espagnole", Cahiers du Centre d'études et de recherche juridiques sur l'Afrique francophone, n° 6, 1995, p. 94-96). Au XVIe siècle, les solfas constitueraient alors une survivance de la tradition iconographique islamique, héritée d’al-Andalus. Dans la péninsule Ibérique, les solfas ont été employées dès la seconde moitié du XVe siècle et ont perduré à Valence jusqu’au XVIIIe siècle. Sur certaines pièces, ces « notes de musique » ont quelquefois recouvert jusqu’à la quasi-totalité de l’avers (cf.: Terres d'Islam, les collections de céramique moyen-orientale du Musée Ariana à Genève, 2014, p. 132).
faïence moulée, décor moulé et peint au lustre jaune
haut.: 4.5 cm diam.: 33.5 cm
N° inventaire
AR 2005-002

Plus d'informations

Legs Friedrich Steffen, 2003

Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:

Expositions
« Terres d'Islam. L'Ariana sort de ses réserves II », Musée Ariana, Genève, 28.02.2014 - 31.08.2014

Le musée possède des variantes de cette œuvre

Bibliographie de l'œuvre

Schumacher, Anne-Claire (dir.), Terres d'Islam: les collections de céramique moyen-orientale du musée Ariana à Genève, [exposition Genève, Musée Ariana, 28 février - 31 août 2014], 5 Continents Editions, Milan, 2014, p. 132 et 134, couleurs, n° 116 (Oeuvre)

Bibliographie des variantes de cette œuvre

Ray, Antony, Spanish pottery (1248-1898), with a catalogue of the collection in the Victoria and Albert Museum, V&A Publications, Londres, 2000, pp. 140-148 (vairiantes, Séville, 1e moitié 16e s.) (Comparaison)

Llorens, Jordi, Ceràmica catalana de reflex metàllic. Segles XV al XVII, F. Llorens S.A., Barcelone, 1989, p. 194-205, N/B (Comparaison)