Descriptif de l'œuvre
Dejonghe est-il davantage un être de terre et de feu que de chair et de sang ? Écrire qu’il communie avec la terre et l’univers minéral serait un doux euphémisme envers celui qui arpente régulièrement les déserts du globe et collectionne morceaux de pierre et poussières d’étoiles. Dejonghe ne privilégie ni concept, ni matière ; il ne revendique aucune esthétique. Il a simplement choisi la terre comme champ et support d’expérimentation, de réflexion des possibles, pour explorer un univers constamment en mouvement où se produisent, se croisent et se rencontrent des « énergies ». Ses choix transgressent souvent les codes artistiques, mais là ne réside pourtant pas son but. L’artiste imagine inlassablement d’autres recettes : mélange et fusion des différents minéraux qui composent la céramique et le verre, dans l’attente d’une nouvelle alchimie. Dejonghe s’émerveille des effets du temps géologique. Brouillant les pistes, il a baptisé sa pièce murale Areshima, un nom à consonance japonaise qui est pourtant celui d’un site néolithique du Ténéré (Niger). Évoquant carapace, bouclier ou renflement volcanique, cette forme est néanmoins empruntée aux haches à gorge, outils de la même ère. Ce travail s’inscrit dans la lignée des formes primaires que le sculpteur privilégie : triangle ou tripode, carré ou cube, cercle ou courbe, rectangle, ligne, et qu’il couche, accroche, suspend ou pose, à l’horizontale comme à la verticale.
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