Sculpture « Substantia innominata »

Paul March s’est tout d’abord formé comme psychologue clinicien ; il est spécialisé en réadaptation neuropsychologique. En 2001, il a démarré des études à la Haute École d'Art et de Design (HEAD) à Genève puis il s’est inscrit au CERCCO (Centre d’Expérimentation et de Réalisation en Céramique Contemporaine) pour réaliser des recherches en céramique et polymères en 2009-2010. Sa carrière a basculé dans le domaine artistique et il travaille désormais en tant qu’artiste plasticien et céramiste, réalisant des sculptures et des installations. 
Depuis qu’il s’est tourné presque exclusivement vers l’argile comme moyen d’expression, Paul n’a pas abandonné son ancien intérêt pour la neuropsychologie. Il s’intéresse au processus de la prise de décision artistique : « En sculptant, je sens que l'argile et moi, nous nous réunissons pour devenir un système de créativité transitoire et j’ai l’impression que la frontière entre ce qui est moi et ce qui n'est pas moi devient flou. » Il se sert de la théorie de l'engagement des matériaux (TEM) pour cartographier la manière dont l'argile et le mouvement humain collaborent. Il a baptisé cette approche et sa recherche « Clayful Phenomenology » (la phénoménologie argileuse). 
« L'argile est un matériau plastique et dynamique. Il réagit à chaque geste, la relation entre l'argile et le mouvement de la main laissant une trace extérieure et matérielle d'un processus cognitive-émotionnel. En enregistrant le changement de ces traces, je souhaite montrer qu'elles ne sont pas la conséquence de l'agencement d'un esprit interne mais que ses traces sont eux-mêmes le lieu créatif d’un esprit-étendu-en-action. »