Terrine

Bäriswil, vers 1790
MM-423096 MM-390385 MM-422278
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Descriptif de l'œuvre

Notice
Les céramiques en forme de soupières, ou de plats couverts, sont courantes dans la production de Bäriswil. Les 33 soupières connues à ce jour avec des couvercles dépassant le corps de la soupière et comportant, sur leurs faces intérieures un ergot (un talon) qui s'emboîte dans la partie inférieure (en allemand, « Steckdeckel ») ou des couvercles qui ne dépassent pas le corps de la soupière et dont les bords s'appuient sur les flancs du récipient pour assurer l''étanchéité (en allemand, « Stülpdeckel ») peuvent être classées en quatre sous-groupes présentant chacun une forme particulière. En ce qui concerne cette soupière (Cat. 95), il n'existe que cinq exemplaires connus ayant cette forme, dont on note l'apparition vers 1785. Sur le plan stylistique, ces cinq pièces se rattachent au début des années 1790 (HEEGE/KISTLER/THUT 2011, Cat. 83,87). Alors que le couvercle, avec ses typiques fleurs sphériques, correspond clairement à ce groupe, les fleurs de la partie inférieure se rattachent plutôt à un groupe légèrement plus ancien se situant dans les années 1780 (HEEGE/KISTLER/THUT 2011, Cat. 81). En conclusion, cette soupière a probablement été produite vers 1790. En ce qui concerne les formes des céramiques, les soupières avec des couvercles débordant par-dessus le récipient proprement dit, leurs faces intérieures comportant un ergot (un talon) s'emboîtant à l'intérieur du corps principal (en allemand, « Steckdeckel ») constituent une rupture étonnamment radicale avec la forme des soupières antérieures dont les couvercles étaient totalement à l'intérieur du récipient (en allemand, « Stülpdeckel-Terrinen »). Cette rupture ne peut que provenir d'influences extérieures, comme, par exemple, du domaine de la faïence, des grès ou de la porcelaine. Toutefois, dans un rapide survol de ces différentes productions, on ne peut désigner aucun exemplaire précis ayant à coup sûr servi de modèle. Cependant, une connexion avec les modèles produits à Langnau (voir. Cat. 68-69), distant d'une trentaine de kilomètres, est hautement probable. On y produisait, depuis les années 1760 au moins, des formes comparables (SfGB, Inv. 163). Même le couvercle avec sa prise en forme de couronne annulaire a pour modèle une céramique de Langnau. L'ergot (le talon) sur les faces intérieures de ces « nouveaux » couvercles (en allemand, « Steckdeckel ») s'est développé, comme on pourrait le voir si on dressait un tableau chronologique, à partir du mince anneau bordant les couvercles s'insérant dans les anciennes soupières (en allemand, « Stülpdeckelschüsseln »). La présente soupière porte sous le couvercle et au-dessous de la base une estampille sous la forme d'une lettre. Ces différents chiffres, lettres ou marques permettaient probablement de faciliter l'appariement des différentes pièces de céramiques lorsqu'on vidait le four après la cuisson. Ils apparaissent souvent sur une partie inférieure et sur son couvercle ou sur une assiette et son égouttoir, ou, de même, sur le corps de l'écritoire et sur ses récipients (encrier et pot à sable) de la production de Bäriswil. La marque était nécessaire parce que les céramiques de Bäriswil étaient façonnées au tour et, donc, leurs dimensions fluctuaient dans une certaine mesure. Par conséquent, on devait produire, pour chaque partie inférieure, une partie supérieure lui correspondant exactement. Les soupières portent presque toujours des marques sous la forme de chiffres. Je suppose que la marque ici présente a été estampillées à l'aide d'une lettre typographique en plomb, que le potier avait emprunté à l'imprimerie voisine. Sur le plan chronologique, déterminé par le type de décor, les marques avec des chiffres sont les plus anciennes. Elles ont été utilisées pendant une période s'étendant entre 1785 et 1793. En se basant toujours sur le décor, on peut définir l'utilisation de marques sous la forme de lettres depuis environ 1788 jusqu¿au moins en 1810.
terre cuite tournée, fond d'engobe crème, décor peint en bleu, vert, jaune, brun, partiellement contourné en brun de manganèse sous glaçure
haut.: 11.5 cm diam.: 19.5 cm larg.: 25 cm
N° inventaire
AR 2016-100

Plus d'informations

Don, 10.03.2016

Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:

Expositions
« Schnaps & rösti, verre émaillé et poterie suisses, 17e-19e siècles », Musée Ariana, Genève, 09.06.2017 - 18.02.2018

Bibliographie de l'œuvre

Heege Andreas, Kistler Andreas, Naef Galuba Isabelle et alii, Poteries décorées de Suisse alémanique. Collections du Musée Ariana, Genève, [exposition Genève (Musée Ariana), 09.06.2017-18.02.2018], 5 Continents, Milan, 2017, p. 337-339, p. 328 (détail), cat. 98, ill. coul. (Oeuvre)

Bibliographie des variantes de cette œuvre

Blaettler, Roland et alii, Ceramica CH. Inventaire national de la céramique dans les collections publiques, tome I: Neuchâtel, Benteli, Sulgen, 2013, p. 79, n° 8 (Comparaison)