Descriptif de l'œuvre
Cette théière présente de petites dimensions car le thé est une denrée encore rare et précieuse au début du 18e siècle. L’application des couleurs, qui rehaussent le décor en relief, montre que la polychromie n’est pas encore maîtrisée pendant cette première période de fabrication de la porcelaine européenne.
Notre jolie théière en forme de poire et à la panse ventrue arbore un décor floral, en relief moulé, peint aux émaux polychromes. Un mascaron orne la base du goulot et une frise de motifs de lambrequins rayonne sur le haut du corps surmonté par un couvercle en forme de cloche.
La Manufacture de Meissen est née en 1710 grâce à l’engouement du prince-électeur de Saxe Frédéric-Auguste 1er, dit Auguste le Fort, qui désire percer, le premier en Europe, le mystère de la porcelaine. Cette année-là, les premières porcelaines blanches sortent des fours de la Manufacture, qui prend siège à l’Albrechtsburg de Meissen, une véritable forteresse au-dessus de l’Elbe, et ce pour garder le secret de l’« or blanc ». C’est le jeune alchimiste Johann Friedrich Böttger (1682–1719), en collaboration avec le comte Ehrenfried Walter von Tschirnhaus (1651–1708), un savant réputé, qui mettent au point la recette européenne de la porcelaine dure, sonore et translucide.
Si, au début du 17e siècle, les pièces qui composent un service à thé, totalement inconnu en Chine, sont de différentes formes, matières et décors, l’ensemble prend un caractère plus homogène dès le 18e siècle avec le développement du service à la française. Bien que l’idée soit française, c’est pourtant à Meissen que les premiers grands services sont réalisés. Certains d’entre eux sont même composés de deux théières de capacités différentes : l’une pour le thé vert et l’autre pour le thé noir.
Plus d'informations
Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:
Bibliographie de l'œuvre
Blaettler, Roland, Musée Ariana Genève, Musées suisses, Zürich/Genève, 1995, p. 63, repr. coul. (l'objet en question) (Oeuvre)
Walcha, Otto, Meissner Porzellan, Dresde, 1973, fig. 32 (forme identique) ()
Sotheby's Londres, 12.06.2002, N° 94 (modèle identique, y compris peinture: atel. Funcke, 1713-18, est. 13-19'000 Eur) ()
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