Fondation Amaverunt

Plat, Iran, 1637-1661, Pâte siliceuse, engobe blanc..., Don Yolande Crowe-Vernes
© Mauro Magliani
Depuis plus de 30 ans, la Fondation Amaverunt soutient le Musée Ariana dans ses projets de recherche autour de la céramique et du verre, et de sa mise en valeur auprès du grand public. Tel le lotus qui déploie ses feuilles, pour reprendre l’emblème de la fondation, elle permet à l’institution d’évoluer, de partager, de faire avancer les connaissances dans divers domaines par le biais de colloque et de conférences, de publications, d’expositions et d’acquisition d’œuvres. Grâce à ce soutien conséquent le musée conserve le rayonnement qui est le sien depuis sa création par Gustave Revilliod à la fin du 19e siècle. En hommage à cet engagement, l’équipe du musée a renommé sa bibliothèque, au nom de la fondation. Amaverunt signifie « ils et elles ont aimé », en latin.

En 1992, Yolande Crowe-Vernes crée sa fondation dans le but de « promouvoir la recherche de l’histoire des arts appliqués, plus particulièrement dans le domaine de la céramique et du verre [et] favoriser l’étude des objets figurant dans les collections du Musée Ariana, en vue de publications de catalogues scientifiques auxquelles elle peut participer ».
Amaverunt : « A pour Ariana, MA pour Mallet, du nom de ma grand-mère Hélène, VER pour mes ancêtres Vernes et UNT pour la terminaison latine »
Une rencontre marquante
Yolande Crowe-Vernes est titulaire d’un doctorat en archéologie et histoire du monde musulman de l’Université de Londres. En 1978, à la suite d’un colloque londonien, elle fait la connaissance de Marie-Thérèse (Mathé) Coullery, nouvellement nommée à la tête du Musée Ariana. Elles sympathisent, se lient d’amitié et partagent une passion commune pour l’histoire des arts, en particulier les arts appliqués et les cultures orientales.

Yolande Crowe-Vernes lors d'une présentation de son livre Persia and China. Safavid Blue and White Ceramics in the Victoria and Albert Museum 1501-1738, Suisse, 2002
© Armenpress
Yolande et le Musée Ariana : une collaboration qui remonte à loin
En 1981, débute au Musée Ariana de grands travaux de rénovation (ils dureront 12 ans). Yolande, ayant un attrait particulier pour la céramique et pour les projets de son amie, suit avec attention le chantier.
Pour faire renaître un musée après une longue fermeture, il faut concevoir un parcours « permanent » cohérent. Mathé Coullery confie cette lourde tâche à Roland Blaettler, historien de l’art et futur successeur au poste de conservation du musée. Ce dernier souhaite construire une scénographie au reflet des collections éclectiques de Gustave Revilliod. Cela s’illustre par la mise en valeur de deux grandes catégories de la céramique, la faïence et la porcelaine recontextualisées à travers les échanges Europe, Moyen-Orient et Asie du sud-est. Malheureusement, les collections de l’époque ne permettent pas de raconter ce discours de manière représentative. Certains exemples cruciaux manquent à l’appel. Yolande ne reste pas insensible au projet conçu par Roland – il rejoint en effet son propre travail et ses recherches. Afin de combler les lacunes des collections et de donner à Roland la possibilité de mettre en œuvre sa muséographie, elle offre au musée les moyens d’acquérir une série d’œuvres d’une importance majeure, considérée aujourd’hui comme faisant partie des chefs-d’œuvre de l’institution. Cela marque le début de cette belle collaboration entre Yolande et le musée.
La Fondation Amaverunt : son champ d’action
En quête d’une large diffusion de la recherche:
Dès 1997, la Fondation met en place des colloques thématiques avec des intervenant-es de choix, d’abord sur les sujets phares du musée, puis en lien avec le programme d’expositions. Ce format est par la suite décliné en conférence et table ronde afin de toucher un public plus diversifié. Ces rendez-vous de vulgarisation scientifique sont des moments forts d’échanges entre spécialistes et curieux, curieuses.
Une volonté de participer à la construction du socle commun de la connaissance:
La Fondation participe depuis sa création au financement et à la mise en œuvre de publications d’ouvrages en lien avec la recherche et le programme d’expositions temporaires du musée. Entre 1995 et 2020, 14 catalogues ont vu le jour grâce à ce soutien. Ils sont toujours en vente à la boutique du musée.
Faire vivre le musée au travers de projets et d’expositions:
Discrète, la Fondation a joué un rôle déterminant dans l’offre culturelle genevoise en soutenant chaque année le programme d’expositions temporaires du musée et des projets externes en lien avec la céramique et le verre. Elle s’est impliquée également dans la vie de l’Ariana en accompagnant certains projets indispensables, comme la traduction en anglais de tous les textes à destination du public ou le renouvellement de l’exposition(s) de référence, restée inchangée depuis 1993.
Un souhait d’enrichir les collections:
L’acquisition des œuvres n’est pas une des missions premières de la Fondation. Pourtant, cette dernière a souhaité s’investir au fil des années dans l’enrichissement des collections – le grand bol au décor bleu et blanc au fond de la salle Voyages a par exemple été acquis par son intermédiaire. De 1994 à 2024, le musée n’a pas eu de budget d’acquisition. La générosité de la Fondation est donc une aide précieuse pour combler les lacunes des collections.

Bol, Jingdezhen (Chine), 1635-1650
Porcelaine, bleu sous couverte
Don de la Fondation Amaverunt, 2021
© Luca Fascini