Jean Fontaine (Mâcon, 1952)

Vit et travaille dans le village bourguignon de Davayé.

Jean Fontaine est souvent qualifié de chirurgien de la greffe.
L’artiste travaille à partir de différents moulages réalisés par estampage. Certains sont constitués de parties du corps féminin, d’autres de parties animales ou de pièces mécaniques comme des moteurs, des poulies, des cylindres, des vis ou des écrous. Ce procédé d’estampage permet de reproduire avec fidélité les moindres rides, pliures, grains de peau, marques des épreuves ou du temps.

Jean Fontaine travaille principalement le grès provenant des carrières de la Puisaye, dans le centre de la France. Ce grès a la particularité d’être chamotté , ce qui réduit l’importance du retrait et augmente la solidité de l’œuvre. Il a recours à la porcelaine pour certaines parties de ces êtres étranges, comme par exemple les dents, les boulons ou les ailes de certains animaux fantastiques.
 
Les pièces sont cuites dans un four à gaz en deux étapes, la première cuisson à 980 °C et à 1280°C pour la seconde. Le four à gaz permet de cuire en atmosphère oxydante, réductrice ou neutre (riche en oxygène, riche en monoxyde de carbone ou à mi-chemin), afin de jouer avec la couleur des oxydes jusqu’à obtenir une couleur sombre. La terre à grès va, au cours de la cuisson, se vitrifier, acquérir sa solidité et sonner comme du métal.

Entre les deux cuissons, Jean Fontaine applique des oxydes métalliques purs. Les oxydes de cuivre, de manganèse et de fer sont les plus utilisés par l’artiste. Il obtient des couleurs allant du gris métallique au bronze ou au brun rouge, conférant aux œuvres un aspect de métal rouillé.

Il arrive à Jean Fontaine d’avoir recours à des matériaux exogènes comme des plumes, du bois ou du verre pour les yeux, qui sont insérés aux œuvres après la cuisson. Il joue avec les formes mais également avec les mots dans les titres de ses œuvres, toujours avec une note d’humour, de logique ou de cynisme.
Cet artiste malicieux parvient à nous faire douter de ce que l’on voit, de ce que l’on touche.