Descriptif de l'œuvre
Les figures modelées par l’artiste, bien que souvent affublées de têtes animales, appartiennent pourtant au genre humain. Ses chiens, chats ou souris, sont représentés dans une temporalité qui semble précise voire brève : en train de parler à un interlocuteur invisible, d’écouter le professeur sur un banc d’école, de penser à un jeu, de se reposer, de flâner ou juste de farniente. Figés dans une attitude familière, ces personnages nous paraissent connus comme si nous les croisions au coin de notre quotidien. Ils sont souvent campés en buste de terre manganèse, ou pour le moins dans une posture calme, en toute simplicité et spontanéité. Cependant ne faut-il pas se méfier de l’eau qui dort ? Que nous réserve donc cette apparente tranquillité ? Le chien, à l’allure négligée avec sa chemisette et sa barbe de quelques jours, semble perdu et désillusionné, peut-être dans l’attente de quelque chose qui n’arrive pas. Si les créatures de Sophie Favre semblent attachantes de prime abord, elles ne tardent pas à nous dérouter et laissent planer le doute lancinant et désagréable d’une certaine perversité.
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