Figurine: boîte avec samouraï

Ce samouraï assis se distingue largement des autres figurines anthropomorphes datant du 17e siècle. D’emblée, il surprend par le réalisme de sa facture (forme et décor). Le souci du détail est tout à fait remarquable en comparaison de la majorité de la production contemporaine d’Arita (styles Kakiemon et Imari confondus) : le coup de pinceau du peintre permet ainsi de compter chaque cheveu sur ses tempes ! Si les figurines de style Kakiemon se caractérisent par un décor peint plus exubérant que celles de style Imari, le soin apporté ici à couvrir la porcelaine blanche a été poussé à son paroxysme : seuls les mains, les pieds et le blanc des yeux sont exempts de peinture. Le sujet s’éloigne en outre du répertoire figuratif usuel, orienté à cette époque vers la représentation d’hommes en kimono, de beautés ou encore d’Immortels.

Ce guerrier se tient assis sur un coffre pour armure (yoroihako), faisant office de boîte. Le cylindre fixé au dos de son plastron était sûrement destiné à recevoir son sashimono, bannière arborée sur les champs de bataille pour y signifier visiblement son appartenance à un clan ou à une unité. Notons enfin que sa posture autoritaire a traversé les âges : les photographies du 19e siècle mettant en scène les derniers samouraïs les ont ainsi parfois immortalisés dans la même pause figée (voir notamment : Getty Museum, inv. 84.XA.700.4.58, épreuve sur papier albuminé de Kusakabe Kimbei).