Plaque de revêtement

Téhéran, 1837 – 1861
MM-270656
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Descriptif de l'œuvre

Notice
Le Musée Ariana conserve un ensemble significatif de plaques et de carreaux de revêtement qâjârs de la seconde moitié du XIXe siècle ornés de décors figuratifs typiques, tels que les scènes de cour, parfois inspirées de légendes persanes, avec des personnages en costumes traditionnels, ou des portraits équestres. Que ce soit à Téhéran, à Isfahan - les deux principaux centres de production - ou encore à Chiraz, ces décors historiés s'avèrent extrêmement populaires (PORTER V. 1995, p. 81 ; SOUSTIEL 1985, p. 293-297). Les plaques et carreaux sont réalisés à grande échelle à l'aide de moules et peints en polychromie sous glaçure. Ils sont destinés non seulement à l'ornementation architecturale des constructions religieuses, publiques et privées, mais également à la vente individuelle, comme souvenirs pour les visiteurs étrangers. Ainsi, ces céramiques sont très largement diffusées au-delà des frontières iraniennes (Yves Porter dans BOSC JACOTIN 2013, p. 270-271). Des deux plaques au décor très similaire de la collection, la première (no 96) se distingue par la finesse du trait du dessin qui contraste avec celui, plus grossier, de la seconde (no 101), probablement effectué par un apprenti à partir d'un moule similaire. Dans la première, les costumes des personnages sont dépeints avec une grande minutie, tout comme les détails architecturaux des édifices qui s'élèvent en arrière-plan, de même que les motifs floraux stylisés se détachant du fond bleu. Selon le Victoria and Albert Museum, qui possède une plaque semblable (Inv. 230-1887, Isfahan), les bâtiments à l'arrière-plan sont des églises arméniennes. Quant aux personnages richement vêtus, leurs costumes rappellent étonnamment ceux des Safavides. Les potiers s¿inspirent et réinterprètent des décors du xviie siècle appartenant à l'iconographie de cette dynastie. Un autre motif le confirme : il s'agit du cavalier au faucon sur son cheval blanc (no 98), portant lui aussi un costume traditionnel safavide, dans une variante conservée au Victoria and Albert Museum (Inv. 623-1868, Téhéran). La figure humaine semble omniprésente dans cette production. Les personnages féminins en particulier sont récurrents : citons la femme à l'ombrelle ou la femme jouant du luth (voir fig. 5, p. 104 et PORTER V. 1995, fig. 77 et 78, p. 84-85, Chiraz ou Téhéran). Cette dernière est souvent accompagnée d'un fauconnier. On trouve de nombreux exemples de ces décors historiés en relief et en polychromie dans les collections publiques, notamment au British Museum, avec des carreaux qâjârs du XIXe siècle représentant le cavalier au faucon (Inv. 1878.1230.585 et 1878,1230.584), ou encore aux Musées royaux d'art et d'histoire de Bruxelles (Azarnoush-Maillard 1978, fig. 53 et 54, Iran, XIXe siècle). Les personnages à dos de dromadaire ou d'éléphant (nos 97 et 99) sont sans doute plus tardifs ; la frise de rinceaux supérieure a disparu et seul subsiste le fond bleu jonché de fleurs.
pâte siliceuse, engobe blanc, décor moulé en relief et peint aux émaux polychromes sous glaçure transparente
haut.: 33 cm larg.: 38 cm ép.: 3.3 cm
N° inventaire
C 0202

Plus d'informations

Legs Michel Schwitzguébel, 1899

Cette œuvre a figuré dans les expositions suivantes:

Expositions
« Terres d'Islam. L'Ariana sort de ses réserves II », Musée Ariana, Genève, 28.02.2014 - 31.08.2014

Le musée possède des variantes de cette œuvre

Bibliographie de l'œuvre

Schumacher, Anne-Claire (dir.), Terres d'Islam: les collections de céramique moyen-orientale du musée Ariana à Genève, [exposition Genève, Musée Ariana, 28 février - 31 août 2014], 5 Continents Editions, Milan, 2014, p. 114, 115, coul., n° 96 (Oeuvre)