Plat

"La céramique hispano-mauresque a servi de support au développement iconographique d’un vaste bestiaire, puisé dans des traditions anciennes. L’oiseau, identifiable ou non (mais jamais fidèle à la réalité), y occupe une place importante: l’aigle, généralement associé à des représentations héraldiques ; le paon, chargé de significations symboliques; ou encore le "pardalote". Si ce dernier se réfère aujourd’hui à un oiseau de la famille des passereaux (évoluant aussi bien en Australie, qu’en Océanie ou en Asie du Sud-Est), aux XVIIe et XVIIIe siècles, il se rapporte à un animal fantastique. Apparu à Valence au début du XVIIe siècle, le sujet est resté très courant tout au long du XVIIIe siècle, dans des versions plus ou moins stylisées. Le pardalote est quelquefois inscrit dans un filet circulaire, qui délimite le fond des plats (Inv. R 293, AR 4029 et 4895) et assiettes. La même ornementation végétale se retrouve alors distribuée de part et d’autre du filet, lui-même parfois agrémenté d’un encadrement géométrique. Souvent triangulaire (Inv. AR 2013-128), ce dernier est également présent sur des pièces au décor mi-végétal, mi-géométrique, exempt de pardalote (Inv. AR 4030). Au XVIIe siècle, le pardalote est accompagné de divers motifs végétaux assez abstraits qui ont perduré au siècle suivant" (cf. catalogue de l'exposition "Terres d'Islam", Musée Ariana, 2014).