Théière

La guerre civile qui éclate en Chine au milieu du 17e siècle (1647-1682) voit la fermeture des manufactures de Jingdezhen. Les Hollandais qui dominent le marché du thé et des théières, ne pouvant plus s’approvisionner en porcelaine chinoise, se tournent vers le Japon pour satisfaire le marché européen. Dès 1680, les activités porcelainières chinoises reprennent. Les motifs décoratifs qui plaisent aux Européens de l’époque sont les motifs floraux, dotés d’un pouvoir symbolique très fort, bien qu’ils n’en connaissent pas la signification.

Les potiers chinois créent à la même époque de nouvelles palettes de couleurs afin de reconquérir leur place de leader sur le marché de la porcelaine face aux Japonais. La Famille verte, née sous le règne de l’empereur Kangxi (1661-1722), se caractérise par l’utilisation d’une variété de nuances d’émaux verts translucides, posés sur la couverte, à base d’oxyde de cuivre. Les motifs présents sur les théières ne sont pas différents de ceux que l’on retrouve sur la vaisselle d’exportation (fleurs, plantes, animaux réels ou imaginaires). 

Ces décors montrent une parfaite maîtrise de la composition, avec un dessin savant et vigoureux qui se déploie à la fois sur la surface tout en rondeur de la théière mais également sur l’anse, le couvercle plat et le goulot droit oblique.

Cette théière est ornée d'un côté par un phénix et un bouquet de pivoines, tandis que l'autre côté arbore un oiseau perché sur une branche au cœur d'un bouquet de chrysanthèmes.