Coupe

Au cours du XVIIIe siècle, la céramique valencienne va connaître un véritable engouement pour le motif aux oeillets. Cette plante, courante en Europe méditerranéenne et en Asie, avait déjà inspiré les céramistes d’Iznik. Aux XVIe et XVIIe siècles, ces derniers la représentaient en effet fréquemment, souvent accompagnée d’autres fleurs (tulipes, jacinthes, roses). La composition montrant un bouquet d’oeillets en éventail existait elle aussi, même si elle semble plus rare. Dans les ateliers de Manises, le recours à la stylisation est très marqué. Le bouquet d’oeillets, distribué symétriquement, est formé d’un nombre impair de fleurs (de trois, pour les pièces les plus modestes, à une dizaine pour celles de plus grandes dimensions). La tige, qui émerge généralement soit d’un petit vase, soit d’un monticule pyramidal, supporte un dense feuillage. L’on rencontre parallèlement des formules plus aérées du bouquet d’oeillets, avec des plantes à la tige effilée et aux feuilles verticillées. Le décor lustré est alors tantôt rouge, tantôt bleu. Le Museo nacional de cerámica y artes suntuarias González Martí de Valence conserve d’ailleurs quelques pièces, dont deux plats (CE1/02872 [FEIT 2012, p. 31] et CE1/02871) et deux coupes (CE1/02877 et CE1/03952), avec ce type de sujet floral peint en bleu de grand feu.