Plat

Un dragon militaire en uniforme, cheveux noués en queue de cheval sous son tricorne, chevauche son étalon. Il porte une veste rouge, une tunique bleue à parements rouges ornée de boutons, une ceinture verte, un pantalon clair et de longues bottes d'équitation noires. Sur le devant de la selle se trouve un étui à pistolet. L'arrière-plan est composé d’un paysage montagneux avec des conifères et des feuillus. Sur l’aile du plat, un dicton, en caractères gothiques peints en violet foncé et se lisant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, pose une question : « Une bonne santé et une vie saine, un bon héritage, une jeune femme, ainsi que la protection de Dieu et de surcroît de la chance, que penses-tu qu’on puisse avoir de mieux ? » (Gesunder mut gesunder lib vill aldes gält ein iunges wib auch Gottes huld und glück darbi was meinst du woll was beser sei)

Dans la région du Simmental, les plats et assiettes avec des représentations de dragons militaires semblaient populaires, car on en recense actuellement près de quarante spécimens dans divers musées en Europe, dont cinq exemplaires sont conservés au Musée Ariana. Au 18e siècle, les dragons représentent une petite unité spéciale de l'armée bernoise, à laquelle avait accès une minorité de citoyens financièrement aisés.

Les plats aux dragons sont assez fréquemment ornés de dictons qui mettent en garde ces jeunes militaires contre la frivolité et leur rappelle leur bonne fortune actuelle qu’ils doivent préserver à tout prix. La maxime qui décore notre plat provient du livre anonyme « Grossièretés et autres fastidieuses infamies, délicieuses, éducatives ou pudiques, mais aussi de tout autre type, issues de la luxure des citoyens, uniquement établies d’après des faits très amusants … » publié en Allemagne dès la fin du 17e siècle.