Histoire

Plan du musée à son origine, dessin historique

Gustave Revilliod et son grand rêve : le Musée Ariana

Genève doit beaucoup à Gustave Revilliod : l’un des plus beaux musées genevois ainsi qu’une collection encyclopédique riche de quelque 30'000 objets. Si ses collections sont aujourd’hui réparties entre les divers musées de la Ville de Genève, l’âme de Revilliod, son humanisme et son ouverture d’esprit imprègnent toujours le musée, désormais consacré à la céramique et au verre.

Remontons le temps et retraçons l'histoire du musée...

  • 1817
    Naissance de Gustave Revilliod

    L’histoire du Musée Ariana commence avec la naissance de son fondateur, Gustave Revilliod. Il est issu d’une famille aisée d’origine savoyarde, établie à Genève depuis le 16e siècle.

  • 1835 - 1890
    Une vie de voyages et d’art

    Doté d’une fortune familiale confortable issue de titres, de biens et de la négoce – son père espérait qu’il la ferait fructifier au lieu de la dépenser – Gustave Revilliod consacre sa vie aux voyages, aux arts et au rayonnement de son pays. Collectionneur émérite, il s’intéresse à toute forme d’art, achetant des œuvres du passé et de son époque, dans des domaines aussi variés que la peinture, la numismatique, la sculpture, les estampes, les textiles, le mobilier, les armes, les livres ou l’orfèvrerie, sans oublier la céramique et le verre. Il occupe également quelques fonctions officielles, comme la représentation de la Suisse à l’ouverture du Canal de Suez.

  • 1858
    Godefroy Sidler, au service de la famille Revilliod
    Portrait de Godefroy Sidler, intendant de Gustave Revilliod

    D’abord valet de chambre et homme de compagnie, Godefroy Sidler (1836-1910) devient dès 1964 l’intendant de Gustave Revilliod après le décès de Philippe, père de Revilliod. Il sera un élément clef dans la vie de Revilliod et une aide précieuse dans la réalisation de son rêve de musée.

  • 1877
    Construction du Musée Ariana
    Image d'archives de la construction du Musée Ariana

    Le jeune architecte Emile Grobéty (1844-1906) est choisi pour mener à bien le chantier du futur musée, remplacé par la suite par Jacques-Elysée Goss (1839-1921). 

    À mi-chemin entre le palais italien et la basilique, avec des emprunts aux styles Renaissance et baroque, le Musée Ariana fait figure d’exception dans la Genève protestante. Malgré quelques manquements – l’escalier monumental prévu dans le grand hall ne verra jamais le jour – on admire l’ensemble de son architecture, la symétrie du bâtiment, la coupole elliptique, la double colonnade de marbres et la voûte étoilée. On s’extasie également devant la riche iconographie des plafonds peints par Frédéric Dufaux (1852-1943) et devant les sublimes statues et bustes des façades dus à Luigi Guglielmi (1834-1907), puis complétés par Emile Leysalle (1847-1912). Les sphinx, sculptés par Emile-Dominique Fasanino (1851-1910), qui veillent sur l’entrée d’origine, côté lac, offre enfin une impression toute particulière.

  • 1884
    Ouverture du musée au public

    Les visiteurs et visiteuses peuvent désormais se rendre au domaine de Varembé depuis le lac, accoster au débarcadère, prendre un rafraîchissement dans le restaurant flottant avant de cheminer jusqu’au musée pour y découvrir les collections. La loge du concierge et le grand bassin lobé à jet d’eau ne seront achevés qu’au début 1889.

  • 1890
    Décès de Gustave Revilliod
    Image d'archive : mausolée de Gustave Revilliod

    Lors d’un ultime voyage au Caire, Gustave Revilliod décède, laissant derrière lui l’un des plus beaux musées genevois. Sans descendance directe, l’amoureux des arts lègue à la Ville de Genève le Musée Ariana et ses collections encyclopédiques – près de 30’000 objets tout de même – le domaine de Varembé, son hôtel particulier situé en Vieille Ville, ainsi qu’une partie de sa fortune. Selon ces dernières volontés, il repose sous les chênes séculaires de son domaine de Varembé.

  • 1891
    Le premier conservateur du musée

    Godefroy Sidler devient selon les volontés de Gustave Revilliod le premier conservateur du Musée Ariana.

  • 1904
    Installation des Conservatoire et Jardin botaniques dans le parc de l’Ariana

    Créés en 1817 par le botaniste genevois Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841), les Conservatoire et Jardin botaniques quittent l’actuel parc des Bastions où ils étaient à l’origine pour s’installer sur le terrain de l’Ariana. 28 hectares leur sont aujourd’hui dédiés.

  • 1910
    Ouverture du Musée d’art et d’histoire

    L’ouverture d’un deuxième musée d’envergure autour des Beaux-Arts impacte le Musée Ariana. Ce dernier voit sa fréquentation diminuée.

  • 1929-1937
    Construction du Palais des Nations
    Carte postale datant entre 1936 et 1944 représentant le Palais des nations (vue aérienne)

    Genève, le Palais des Nations, vue sur la ville et le mont Blanc, entre 1936 et 1944.
    Carte postale éditée par Georges Ernest Jaeger (1887-1965). 
    BGE, CIG, inv. GJAE 7178 1a

    La Ville de Genève prend la décision de céder une grande partie du terrain de Varembé à la Société des Nations. Les changements qu’a imposés cette cession sont toujours visibles aujourd’hui car depuis, les visiteurs et visiteuses accèdent au musée par l’arrière du bâtiment. Il n’est en effet plus possible de se rendre au musée en traversant le domaine depuis le lac comme c’était le cas autrefois. Si l’implantation de l’ONU sur le terrain de Varembé est contraire aux dernières volontés exprimées par le donateur, peut-être ce dernier éprouverait-il de la fierté que son héritage serve la cause du multilatéralisme?

  • 1934
    Un musée spécialisé

    Le Musée Ariana est rattaché au Musée d’art et d’histoire (MAH). Il perd sa qualité de musée encyclopédique – le MAH remplit désormais cette fonction – et devient un musée spécialisé dans les arts du feu. 

  • 1952
    Fondation de l'Académie Internationale de la Céramique

    L’Académie Internationale de la Céramique (AIC), fondé la même année par Henry J. Reynaud, installe son siège au Musée Ariana. Cette association en charge de promouvoir et de rassembler les acteurs du monde de la céramique à l’échelle internationale a fortement impacté la politique d’acquisitions du musée. Dès les débuts, Henry J. Reynaud entreprend d’étoffer les collections du musée en les ouvrant aux expressions autres qu’européennes et historiques. Il souhaite « constituer le début d’une section de céramique d’art moderne ». Cette politique a été poursuivie et nous comptons aujourd’hui quelque 520 pièces obtenues par l’entremise de l’AIC.

  • 2010
    Le musée prend son indépendance

    Le Musée Ariana retrouve son indépendance et intègre le réseau des musées de la Ville de Genève. Il rejoint le Musée d’ethnographie de Genève, le Musée d’art et d’histoire, le Muséum d’histoire naturelle et les Conservatoire et Jardin botaniques, et devient la cinquième institution muséale de la ville.

En apprendre davantage

Articles et publication

banniere
Autrefois
|
16 juillet 2021

Un homme de confiance (1/2)

de
Isabelle Naef Galuba

En 1902, Godefroy Sidler publie ses mémoires sous le titre Recueil des mémoires de Godefroy Sidler, intendant de Gustave Revilliod, 1836-1902

Couverture de la publication "Gustave Revilliod, un homme ouvert au monde"

Gustave Revilliod, un homme ouvert au monde

Ce livre raconte le parcours de Revilliod, le replace dans le contexte culturel et social de son siècle, évoque la construction du musée, et présente l'histoire et les principaux caractères de ses collections.

En savoir plus